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De professeur à chef de cuisine

Julien Milad, après des études en sciences de la nature et un parcours professionnel dans l'enseignement à l'étranger, Julien décide de se réorienter vers la restauration. Aujourd'hui, Chef de cuisine, Julien a trouvé sa voie professionnelle et s'épanouit dans son quotidien.

Quel est ton parcours ?

J'ai une formation universitaire scientifique, un Bac S suivi d'une licence en Biologie – Géologie
puis d'un Master de Paléontologie – Sédimentologie – Paléoenvironnements. J'ai toujours eu un côté
naturaliste, à ramasser ce tout que je trouve, à observer et essayer de comprendre les phénomènes
qui nous entourent et c'est assez logiquement que je me suis tourné vers les sciences de la nature.
La paléontologie étant un domaine de niche et ayant eu à composer avec des camarades brillants, je
n'ai pas été retenu pour les quelques bourses de thèses qui étaient proposées et ai dû trouver des
alternatives professionnelles. Une proposition d'aller enseigner dans le secondaire à l'étranger
comme prof de SVT m'a ouvert la porte de l'expatriation, en Égypte, pendant cinq années desquelles
je garde de solides amitiés et des souvenirs à la pelle.

Pourquoi as-tu voulu te reconvertir ? Quel a été le déclic pour te lancer dans une
reconversion ?

Au terme de ces quelques années à enseigner dans des conditions enviables, j'ai commencé à avoir
le mal du pays et à prévoir mon retour en France. Parallèlement à ce fait, je commençais à réaliser
que n'étant pas titulaire, il faudrait que je reprenne le processus de certification depuis le départ, ce
qui me démoralisait, au vu des conditions d'enseignement en métropole. Il fallait que je me rende à
l'évidence, enseigner me plaisait, mais ce n'était pas une vocation comme je l'avais cru à une
période. Il me fallait alors trouver une piste d'atterrissage pour l'année suivante. Le déclic s'est passé
en plusieurs temps. Familier du milieu de la restauration – enfant et ado, j'ai grandi dans un chalet
transformé en chambre d'hôte et restaurant d'altitude – et gourmand, la dernière année de ma vie de
prof, je consacrais plus de temps à la cuisine qu'à la préparation de mes cours et à la correction de
mes copies. Puis vint le moment de la concrétisation de cette idée un peu folle, celle de devenir
cuisinier pour de vrai, poussé par mes colocataires et amis, qui étaient des cobayes de premier
choix.

Comment tu t'y es pris ?

La mère d'une collègue, cuisinière et nouvellement gérante d'un restaurant à Morlaix dans le
Finistère, que je connaissais pour participer au stage de chant où elle cuisinait tous les étés, a été
une source d'inspiration indéniable si bien qu'un beau matin, je me pris de la contacter, de lui parler
de mon projet et de lui demander si elle accepterait de m'épauler et me former. C'est assez
rapidement qu'elle me donne rendez-vous en Bretagne, pour discuter. Nos visions de la cuisine à ce
moment-là sont assez proches, et nous tombons d'accord, j'investirai une chambre de son
appartement, et apprendrai dans son restaurant, avec elle.

Sur qui as-tu pu t'appuyer ?

Dans un premier temps, c'est principalement sur cette personne que j'ai pu m'appuyer, qui m'a
hébergé et m'a mis sur la voie.

As-tu traversé des moments difficiles (doutes, etc…) ? Si oui, comment as-tu pu les
surmonter ?

C'est lorsque nous avons commencé notre collaboration, elle à tous les postes et moi débutant, que
nous nous sommes rendus compte de la difficulté d'intégrer une personne sans expérience en plein
cœur de la saison haute. J'avais le sentiment d'être peu utile et elle a alors admis avoir du mal à se
dégager du temps dans son planning serré pour me former.
C'est alors, à la fin du mois d'août, que je me suis mis à la recherche de lieux susceptibles de
répondre à ma demande.
Un centre de formation à Brest, le CLPS, centre de reconversion professionnelle accepte de me
recevoir et financer la formation au CAP Cuisinier sous la condition de la validation de mon projet
professionnel par Pôle Emploi. Ce fut une formalité et je commençai la semaine suivante.

Combien de temps as-tu mis pour te reconvertir ?

La formation – cours, ateliers de pratique et stages – aura duré 9 mois, avec à l'issue le passage des
épreuves du CAP, obtenu avec succès.

Que cherchais-tu dans ce processus de reconversion ?

Finalement, c'est la meilleure décision que j'ai prise, celle de me retrouver dans une formation
diplômante, encadrée par des professionnels du secteur et la possibilité de me retrouver en
immersion en entreprise. Je voulais acquérir de la technique, des connaissances relatives à ce
nouveau milieu professionnel, et du réseau, ayant besoin d'être rapidement sur le marché du travail.

Où en es-tu aujourd'hui ?

Après un bref passage par Lyon, j'ai rejoint ma compagne sur Paris où j'ai trouvé le restaurant dans
lequel je me suis vu évoluer et je suis désormais chef de cuisine de l'épicerie que nous avons
ouverte il y a un peu plus de 6 mois maintenant.

Ta nouvelle voie professionnelle répond-elle à tes attentes ?

J'ai obtenu ce que je voulais, changer d'un métier passionnant que je faisais un peu par défaut, pour
un domaine tout aussi passionnant et prenant où j'allais par choix. La rémunération n'est pas
exactement à la hauteur de mes attentes, mais je suis encore récent dans le métier et notre lieu est en
passe d'atteindre la rentabilité, alors je suis confiant.

Qu'est-ce que tu conseillerais à quelqu'un qui veut se reconvertir ?

Il faut accepter de se retrouver à la place de l'apprenant à nouveau, mais sans négliger son vécu et
son expérience globale du monde du travail.

Où peut-on te retrouver

Sur Instagram : mon compte @rico_jumi, l'épicerie @lesresistants_epicerie.cave, le restaurant
@les_resistants

Site internet du restaurant : ici.

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